Economie sociale et solidaire - Emploi

Travailleurs âgés : un avis du Comité économique et social européen

Jeudi, 29 Octobre 2009

L'augmentation de la participation des seniors à l'emploi figure parmi les objectifs de la stratégie de Lisbonne. L'Union européenne s'était assigné pour objectif, en mars 2001, d'atteindre en 2010 un chiffre de 50 % d'actifs dans la tranche d'âge des salariés de 55 à 64 ans. On est loin du compte. Et la crise n'arrange rien. L'avis d'initiative adopté par le CESE sur «La situation des travailleurs vieillissants face aux mutations industrielles: fournir un soutien et gérer la diversité des âges dans les secteurs et les entreprises» prend donc toute son importance.

Dans l'UE, le taux d'emploi des seniors, qui était de 36,6 % en 2000, est passé à 42,5 % en 2005. Il a augmenté dans tous les États membres, sauf en Pologne et au Portugal. En 2005, la Suède présentait le taux le plus élevé pour les deux tranches d'âge, les 55-59 ans comme les 60-64 ans, avec des performances de 79,4 % et 56,9 %, tandis qu'en queue de peloton, on trouvait la Pologne pour les 55-59 ans, avec 32,1 %, et le Luxembourg pour les 60-64 ans, avec un chiffre de 12,6 %.

Dans son avis, le CESE invite la Commission européenne à améliorer et à renforcer la mise en œuvre des réglementations relatives aux questions d'âge de la directive 2000/78/CE en faveur de l'égalité de traitement en matière d'emploi et de travail. Le Comité préconise aussi d'établir au niveau européen un programme et un cadre d'aide à une politique d'emploi des seniors, qui devrait être étendu suivant la méthode ouverte de coordination.

Femmes

L'avis pointe, par ailleurs, la situation difficile des femmes âgées sur le marché du travail, ainsi que le très faible taux de participation des travailleurs âgés aux formations. « Accroître les taux d'emploi des femmes ressortissant à la catégorie des plus de 50 ans pourrait représenter un facteur clé pour atteindre les indicateurs d'emploi fixés par la stratégie de Lisbonne. » Le Comité demande à la Commission de lancer, en collaboration avec les agences de l'Union européenne, des recherches pour examiner « si la faiblesse des chiffres d'emploi des femmes de plus de 50 ans et plus ne revêt pas le caractère d'une pratique discriminatoire sur le marché du travail ».

Pour maintenir les travailleurs âgés sur le marché du travail, il est extrêmement important d'accroître la participation à l'enseignement et à la formation professionnels.

Convaincre les employeurs

L'avis met également en évidence la nécessité d'encourager les entreprises à employer des travailleurs âgés. « Le Comité constate non sans inquiétude qu'en dépit de l'augmentation progressive du taux d'emploi des seniors, les sociétés et entreprises, dans la quasi-totalité des États membres de l'UE, sont fort peu nombreuses à réserver à la problématique des salariés âgés une place importante dans leur action. Il convient donc de répondre au plus vite à la question suivante: quelles sont les raisons pour lesquelles les firmes ne s'attellent pas à mettre en oeuvre les bonnes pratiques concernant l'emploi de tels salariés, alors que toutes les analyses montrent que cette démarche avantageuse est mise en avant par les gouvernements de certains États membres? » Le Comité invite les institutions européennes, les gouvernements des États membres et les partenaires sociaux à populariser auprès des chefs d'entreprise et des salariés la gestion par la diversification de la palette d'âge des travailleurs, en tant qu'elle constitue un outil efficace pour administrer la productivité et réagir de manière approprié aux problèmes qu'ils rencontrent sur le marché européen du travail.

Pour le CESE, il convient de promouvoir une approche positive de la question des âges, tout comme les concepts de gestion des âges, de parrainage et de tutorat.

 

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