"Que faire de ce jeune ?". Lorsqu'un migrant ayant l'apparence d'un adolescent ou d'un jeune adulte arrive en Belgique, une question cruciale se pose aux autorités : est-il majeur ou est-il mineur ? Selon son appartenance à l'une ou l'autre catégorie, le jeune tombera sous le coup de régimes juridiques distincts qui lui apporteront plus ou moins de droits, de protections et d'accompagnement lors de ses démarches administratives et de son parcours d'intégration.

Si sa demande de séjour est acceptée et s'il est considéré comme adulte, un migrant recevra typiquement moins de soutien de la part de la société et devra résoudre lui-même les difficultés relatives à la recherche d'un logement, d'une formation, d'un emploi, ou à la revendication de ses droits fondamentaux. Ce, même s'il n'est âgé que de 18 ans et un jour.

En Belgique, l'État préfère faire preuve de délicatesse. En cas de doute, il vaut mieux juger qu'un jeune est suffisamment mature pour survivre par ses propres ressources que de lui faire l'affront de le considérer comme un enfant. Et ce, malgré que les tests d'estimation de l'âge employés par FEDASIL soient extrêmement contestables du point de vue scientifique.

Depuis septembre 2021, une jeune Guinéenne a entamé une procédure à l'encontre de la Belgique auprès de la Cour Européenne des Droits de l'Homme. Elle reproche au Plat Pays de ne pas avoir estimé correctement son âge lors de son arrivée et de l'avoir considérée comme majeure. Fin juin 2022, deux rapports ont été remis par deux centres universitaires gantois spécialisés à la demande de la CEDH. Leur conclusion est sans appel : par ses méthodes d'estimation de l'âge archaïque, la Belgique contrevient aux directives tant européennes qu'internationales concernant l'accueil des Mineurs Étrangers Non Accompagnés.

PLS s'engage dans le projet 4OneAnother

Face à cette situation, POUR LA SOLIDARITÉ-PLS est solidaire du destin des migrants et des demandeurs d'asile sur le sol européen. Un engagement qui se manifeste par sa participation au projet 4OneAnother, consistant en la création de formations pour appuyer les acteur·trices de première ligne travaillant à l'accueil et à l'accompagnement des Mineurs Non Accompagnés (MENA). Après leur réunion transnationale chez dans les locaux d'United Societies of Balkans (USB) à Thessalonique, en Grèce, les partenaires du projet ont défini les principaux modules de la future formation :

1. Présentation des spécificités du public MENA
2. Le cadre législatif au niveau des pays partenaires ainsi qu'au niveau européen
3. L'intégration sociétale (école, travail, etc.)
4. Compétences interculturelles
5. Intégration de la dimension de genre, égalité et non-discrimination
6. Accompagnement des problèmes émotionnels des mineurs
7. Tutelle, placement familial, passage à l'âge adulte

Retrouvez toutes les informations sur l'avancement du projet dans la nouvelle newsletter 4OneAnother !