Le gouvernement De Wever a annoncé son plan d’action pour les cinq années à venir qui s’annonce inquiétant pour les droits sociaux et fondamentaux. Le manque de parité au sein du gouvernement suscite des inquiétudes quant à un possible recul des droits des femmes, sous-représentées dans les prises de décision.
Des politiques marquées très à droite
Le nouvel accord gouvernemental belge, de la coalition Arizona (Engagés, MR, N-VA, CD&V, Vooruit), porte des politiques très conservatrices et inquiétantes pour les droits sociaux et fondamentaux. Parmi les mesures proposées y figurent la limitation du chômage à deux ans pour les moins de 55 ans ainsi qu’un durcissement des conditions d’accès à la pension légale. Ces restrictions inquiètent les associations et syndicats qui y voient une atteinte directe aux droits sociaux et une fragilisation des travailleur·euse·s les plus précaires.
En parallèle, le volet climatique est largement sous-estimé : seules six pages sur les 208 que compte l’accord y sont consacrées. Pour des organisations telles que WWF ou le CNCD, ces mesures sont en totale inadéquation avec l’urgence environnementale actuelle.
Dans les politiques d’asile et de migration, le gouvernement De Wever adopte une posture plus restrictive : les primo-arrivant·e·s devront attendre cinq ans avant de pouvoir accéder à l’aide sociale, sauf en cas d’incapacité médicale, et les réfugié·e·s devront suivre un parcours d’intégration sous peine de voir leurs aides réduites. Ces nouvelles dispositions marquent un durcissement des politiques migratoires et un recul des droits fondamentaux, dénonce la Ligue des droits humains.
Des coupes budgétaires menaçant la lutte contre les discriminations
Le financement d’Unia, l’institution fédérale responsable de la lutte contre les discriminations et de la promotion de l’égalité des chances, sera réduit de 25 %, selon l’accord du gouvernement fédéral. Il s’agit d’une décision qui fragilisera les capacités d’action de cette institution, indispensable dans la lutte contre les actes et discours de haine. Les directeur·rice·s d’Unia s’indignent de cette mesure dans un contexte marqué par une augmentation de discours de discriminations et d’inégalités.
Ainsi, cette réduction d’un quart du budget de l’Unia constitue une réelle menace pour les populations vulnérables et accentue les risques de discrimination et de polarisation sociétale.
Un gouvernement majoritairement masculin
Contrairement au gouvernement précédent De Croo qui était parfaitement paritaire, le nouvel exécutif est composé exclusivement d’hommes au sein du Kern – le comité ministériel restreint. Seulement quatre femmes sont à la tête d’un ministère contre dix hommes. La députée Meyrem Almaci du parti Groen déplore un gouvernement majoritairement masculin : « Un gouvernement d’hommes, pour les hommes. Nous sommes retournés au 20e siècle. » Même parmi les rares femmes nommées, Annelies Verlinden (CD&V), ex-ministre de l’Intérieur et désormais ministre de la Justice, regrette : « Un kern exclusivement masculin, ce n’est pas l’image que nous devrions donner en 2025. »
La sous-représentation des femmes annonce un retour en arrière significative sur les questions d’égalité des genres. Certaines mesures gouvernementales risquent d’ailleurs d’accentuer les inégalités. Par exemple avec le durcissement des conditions d’accès à la pension minimale, les femmes risquent d’être les plus pénalisées. En Belgique, quatre femmes sur dix travaillent à temps partiel, contre seulement un homme sur dix, ce qui pourrait les empêcher de remplir les nouveaux critères plus facilement.
Face à ces choix politiques, plusieurs voix s’élèvent pour dénoncer un recul des droits sociaux et des inégalités grandissantes.
