Elon Musk, un acteur clé dans la montée de l’extrême droite en Europe

Elon Musk s’impose de plus en plus comme une figure centrale dans l’essor de l’extrême droite en Europe. Il contribue notamment à la campagne de l’AfD, parti d’extrême droite allemand, à travers ses réseaux sociaux. Mais quelle est réellement sa portée sur la scène politique européenne ?

L’essor numérique de l’extrême droite européenne

L’Europe est peu à peu gagnée par l’extrême droite, tant dans les politiques nationales qu’au Parlement européen. Elon Musk, désormais nouveau ministre du gouvernement Trump, s’est progressivement immiscé dans ces cercles, allant jusqu’à tweeter « Make Europe Great Again », un slogan directement inspiré du célèbre MAGA (« Make America Great Again ») de Donald Trump. Ce message visait à encourager les partis d’extrême droite européens à s’unir pour « reprendre l’Europe ». Cette initiative s’est concrétisée par un grand meeting les 7 et 8 février à Madrid, réunissant les principaux·ales leaders de l’extrême droite européenne : Viktor Orbán, Marine Le Pen, Matteo Salvini, Geert Wilders, sous la présidence du chef de Vox, Santiago Abascal, parti d’extrême droite espagnol. La présence d’Elon Musk et son hypermédiatisation dans le cadre de l’élection allemande soulèvent des interrogations sur l’ampleur de son influence. Il joue notamment un rôle clé dans la campagne de l’AfD en lui offrant une exposition démesurée via son réseau X (anciennement Twitter). Des chercheurs·ses allemand·es ont ainsi observé que le compte d’Alice Weidel, candidate de l’AfD, dépassait le million de vues, notamment après des interactions avec Musk.

 

Opacité algorithmique et influence politique

En raison de la politique de confidentialité stricte imposée par le dirigeant de X, il est actuellement impossible d’analyser si l’algorithme favorise activement l’AfD. Toutefois, ces élections constitueront un test décisif pour l’Europe : elles permettront de mesurer l’impact de la stratégie politique de Musk, mêlant financements massifs et propagande numérique. Malgré tout, la dépendance des Européen·ne·s  aux géants américains des réseaux sociaux, comme Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp) ou X, rend difficile toute initiative de boycott institutionnel. De nombreuses personnalités annoncent cependant chaque jour leur départ de X, dénonçant une modération insuffisante des discours de haine et une instrumentalisation politique croissante. Cette hypervisibilité d’Elon Musk ces derniers mois est sans aucun doute liée à l’élection de Donald Trump, récemment réinvesti à la présidence des États-Unis et ayant déjà pris ses premières mesures : durcissement des politiques migratoires, sortie de l’OMS, retrait des Accords de Paris… La nomination de Musk à la tête du département de l’Efficacité gouvernementale et ses premières décisions, teintées de climatoscepticisme et de xénophobie, laissent entrevoir un avenir incertain pour les droits sociaux et humains, dans un pays qui reste, encore aujourd’hui, la première puissance mondiale.

Malgré tout, la mobilisation citoyenne s’intensifie. De nombreux manifestant·e·s se sont réuni·e·s à Berlin et ailleurs pour lutter contre la montée de l’extrême droite et défendre une Europe démocratique et inclusive.

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