Le 6 février dernier marquait la Journée internationale de la tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines (MGF). En Europe, environ 600 000 filles et femmes ont subi cette pratique, tandis que 190 000 risquent d’en être victimes. Face à cette réalité alarmante, l’Union européenne (UE) renforce son engagement à travers des actions concrètes pour mettre fin à cette violation des droits humains.
Une atteinte aux droits fondamentaux
Selon l’UNICEF, les mutilations génitales féminines (MGF) regroupent toutes les interventions visant à altérer ou à enlever partiellement ou totalement les organes génitaux externes pour des raisons non médicales. Cette pratique touche majoritairement des filles entre la petite enfance et l’âge de 15 ans. Quelle que soit leur forme, les MGF constituent une atteinte grave aux droits des femmes et des filles, portant préjudice à leur santé physique et psychologique, à leur sécurité et à leur dignité.
Des chiffres alarmants
L’ONU Femmes affirme que les mutilations génitales féminines touchent environ 230 millions de femmes et de filles dans le monde. La Commission européenne établit ces chiffres à 600 000 femmes et filles dans 17 pays européens. 190 000 risquent d’être mutilées en Europe. Ces données démontrent l’urgence d’une intervention afin de prévenir et éradiquer les MGF.
L’action de l’Union européenne
À l’occasion de la journée internationale de la tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines, la haute représentante/vice-présidente de la Commission européenne Kaja Kallas a réaffirmé la détermination de l’UE à agir dans un communiqué de presse : « Nous sommes déterminé·e·s à combattre et à éradiquer les mutilations génitales féminines, tant dans l’UE que dans le reste du monde. ».
Plusieurs initiatives de l’UE ont été mises en place pour lutter contre les MGF dont :
- La Directive de 2024 sur la lutte contre la violence à l’égard des femmes « qui impose aux États membres d’inclure les mutilations génitales féminines parmi les infractions pénales spécifiques dans leur code pénal national, d’établir des mesures de prévention et des formations à l’intention des professionnel·le·s de la santé, de fournir aux survivant·e·s de cette pratique un soutien spécialisé spécifique et de collecter des données sur les cas signalés de mutilations génitales féminines ».
- Le programme ACT, initiative conjointe de l’UE et de l’Organisation mondiale des Nations Unies (ONU), dotée d’un budget de 22 millions d’euros, vise à éliminer les violences faites aux femmes à travers un plaidoyer renforcé, le soutien aux mouvements féministes et le renforcement des alliances internationales, en particulier en Afrique.
- Une résolution du Parlement européen du 12 février 2020 sur une stratégie de l’Union visant à mettre un terme aux mutilations génitales féminines dans le monde qui appelle à un investissement à long terme dans la recherche et la publication d’études qualitatives et quantitatives pour mieux comprendre et combattre ce fléau.
Ainsi, mettre fin aux mutilations génitales féminines est une nécessité urgente pour protéger les droits fondamentaux des filles et des femmes en Europe et dans le monde. L’engagement renforcé de l’UE et la mise en place de mesures concrètes sont essentiels pour éradiquer cette pratique.