Jean-Marie Le Pen, fondateur et ancien président du Front National (FN), maintenant Rassemblement National, est décédé le 7 janvier 2025, laissant derrière lui un souvenir de racisme, d’antisémitisme et d’homophobie, en France et dans l’Union Européenne toute entière.
Il a changé la France sans jamais la gouverner
Fondateur du Front National en 1972, présent entre 1956 et 2019 sur la scène politique française et européenne, il a marqué les esprits par sa haine incessante, envers les minorités de genre, les personnes racisées, la communauté juive, entre autres. Il aura cumulé dans toute sa vie politique, plus de 25 condamnations en justice, pour apologie de crime de guerre, provocation à la haine, injures publiques ou violences notamment. Son négationnisme constant lui a valu plusieurs condamnations, sa déclaration concernant l’utilisation des chambres à gaz par les nazis : « Je n’ai pas étudié spécialement la question, mais je crois que c’est un point de détail de l’histoire de la Deuxième Guerre Mondiale » en 1987 (formule qu’il a répété plusieurs fois après), lui coutera plus d’1,5 millions de francs.
Ceci n’est qu’un exemple parmi les inhumanités qu’il aura prononcé de nombreuses fois en public, pour attirer l’attention des français ·es vers le FN, la “solution” à leurs problèmes selon lui. Il aura fini par se faire exclure de son propre parti en 2015 par sa fille, Marine Le Pen. Accompagné par un changement de nom pour Rassemblement National en 2018, ces deux mesures avaient pour objectif de s’éloigner de l’image ternie du FN donnée par son père. Elle se concentre aujourd’hui sur les élections présidentielles avec son second, Jordan Bardella, nouveau président du Rassemblement National.
Montée en puissance de l’extrême droite française et européenne
En France l’augmentation progressive des chiffres en faveur du Rassemblement National ou sa présence systématique au second tour dans les dernières élections montre une certaine tendance. Aux élections législatives françaises de 2024, 9.38 millions de français ·es ont voté pour le Rassemblement National, 3 fois son score moyen habituel aux élections précédentes. A plus grande échelle, l’extrême droite conquiert de plus en plus de pays dans l’Union Européenne. L’Autriche par exemple est sur le point d’accueillir une alliance droite-extrême droite avec un parti héritier direct du nazisme, le Parti de la liberté d’Autriche (FPÖ). Plusieurs représentant·es d’extrême-droite cohabitent donc en Union Européenne, mais se rassemblent autour des mêmes idées : l’opposition à l’immigration et l’euroscepticisme. Aux dernières élections européennes de 2024, plusieurs changements importants ont fait basculer le Parlement vers la droite et l’extrême-droite. Les partis des Conservateurs et réformistes européens et des Patriotes pour l’Europe (les deux partis d’extrême droite européens) ont gagné à eux seuls 44 sièges, alors que les verts en ont perdu quasiment 20. Les institutions européennes doivent s’ériger en rempart indéfectible contre la montée de l’extrême droite, en réaffirmant sans ambiguïté que les valeurs fondamentales de l’UE – dignité, liberté, égalité, démocratie et respect des droits humains – ne sont pas négociables et constituent le socle inébranlable de l’identité européenne.