Droits LGBTQIA+ : le Liechtenstein, la Tchéquie et la Slovénie progressent, creusant l’écart avec certains pays de l’UE

Lors des dernières élections européennes, les citoyens·nnes n’ont majoritairement pas voté en faveur des droits LGBTQIA+, préférant des partis en retrait ou opposés à ces droits. Mais cela n’a pas empêché quelques avancées dans des pays, même si le chemin reste long.

Bien que l’homosexualité soit légale dans toute l’Union européenne, certains États restent réfractaires, notamment en Europe de l’Est, où le mariage pour tous est encore loin d’être une réalité. En Hongrie, par exemple, le président Viktor Orbán a multiplié les attaques contre les droits LGBTQIA+, notamment en interdisant ce qu’il appelle la « propagande de l’homosexualité et du changement de sexe auprès des mineurs ». Face à cette législation jugée discriminatoire, l’Union européenne a ouvert une procédure d’infraction contre la Hongrie, estimant qu’elle portait atteinte aux valeurs fondamentales de l’UE.

 

Quelques avancées

Néanmoins, certaines avancées positives émergent. Des pays commencent à reconnaître l’importance de ces enjeux et à faire évoluer leurs législations, bien que le chemin soit encore semé d’embûches. Le Liechtenstein, dernier pays germanophone à autoriser le mariage pour toustes, a longtemps été freiné par l’influence de sa forte communauté catholique, qui représente près de 75 % de la population. Ce n’est que ce 1er janvier que le mariage pour toustes est officiellement effectif. En République Tchèque, malgré un soutien du président Petr Pavel, la légalisation du mariage pour toustes n’est pas adoptée en raison de l’opposition du parti conservateur. Un compromis a été trouvé avec des avancées sur l’union civile (statut existant depuis 2006).  Pourtant, 65 % de la population tchèque est favorable au mariage pour tous, et plusieurs associations continuent de militer pour une reconnaissance pleine et entière des couples LGBTQIA+. En Slovénie, la Cour constitutionnelle a récemment marqué un tournant en jugeant inconstitutionnelle une loi excluant les femmes célibataires et les couples lesbiens de la fécondation in vitro. Déjà en avance sur certains aspects, la Slovénie reste le premier pays d’Europe de l’Est à avoir légalisé le mariage pour tous et l’adoption pour les couples non hétérosexuels, une avancée réalisée dès 2022, devançant ainsi ses voisins encore réfractaires à ces questions.

 

Des différences flagrantes

Ces disparités révèlent une Europe à deux vitesses sur la question des droits LGBTQIA+. Les pays d’Europe de l’Ouest, fondateurs ou premiers adhérents de l’UE, sont généralement plus progressistes, reconnaissant le mariage pour toustes et l’adoption depuis plusieurs années (à quelques exceptions près, comme l’Italie, qui se limite encore à l’union civile). L’Europe du Nord, pionnière en matière de droits LGBTQIA+, a également une avance significative malgré une intégration plus tardive dans l’UE. À l’inverse, l’Europe de l’Est, où l’héritage du régime communiste a laissé des traces profondes, reste à la traîne. La Pologne, la Roumanie, la Lituanie et la Bulgarie font face à des tensions internes, entre des gouvernements réticents et des militants LGBTQIA+ qui continuent de se mobiliser.

Cependant, à l’échelle européenne, les choses évoluent. Consciente des blocages persistants dans certains pays, l’UE a proclamé son territoire « zone de liberté LGBTQIA+», garantissant la libre circulation des personnes LGBTQIA+ pour le mariage et l’adoption, afin de contrer les lois nationales discriminatoires. Cette dynamique laisse entrevoir une harmonisation progressive des droits, même si le chemin reste encore long.

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Les droits LGBTQIA+ au sein de l’Europe Images disponibles en accès libre sur Pexels

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