Coup d’arrêt pour la féminisation de l’Assemblée nationale
Sept ans après le niveau historiquement haut – mais toujours insuffisant – de 2017, où 224 des 577 député⋅e⋅s élu⋅e⋅s étaient des femmes, la féminisation de l’hémicycle connaît un revers. Elles ne seront que 208 à siéger au sein de l’Assemblée nationale, bien en deçà des 288 nécessaires pour la parité.
Et pourtant, en vertu d’une loi sur la parité mise en place en 2000, les partis politiques français sont tenus de présenter 50 % de candidates et 50 % de candidats; sous peine de sanctions financières. A cet égard, le parti de droite “Les Républicains” avait été condamné à la lourde amende d’1,8 million d’euros en 2022 (soit plus du tiers du financement public qu’il aurait pu obtenir) pour avoir présenté seulement 182 candidates contre 278 candidats. Le manque de parité est donc, pour certains partis, dû à un pur non-respect de la loi. Pour d’autres, la situation est plus subtile : ils contournent l’esprit de la loi dans leurs stratégies de répartition, attribuant souvent aux femmes les circonscriptions les plus difficiles, voire celles considérées comme perdues d’avance.
Un sexisme persistant dans la sphère politique
On observe donc, et ce à tous les niveaux du spectre politique, à quel point le monde politique n’est pas exempté de sexisme : les stéréotypes de genre persistent, influençant la perception des électeur⋅trice⋅s et des membres du parti quant à la capacité des femmes à occuper des postes de pouvoir. Ces stéréotypes, insidieux et persistants, aboutissent à une discrimination constante : les femmes doivent prouver leur valeur et leurs compétences de manière bien plus rigoureuse que leurs homologues masculins. Enfin, les attaques sexistes et le harcèlement (en ligne et hors-ligne) constituent un autre obstacle majeur, décourageant de nombreuses femmes de se lancer ou de continuer une carrière politique. Ce n’est pas seulement injuste, mais indigne de nos démocraties : il apparaît ainsi nécessaire, en tant que société, de combattre ces injustices et de créer un environnement où chaque personne, indépendamment de son genre, puisse participer pleinement et équitablement à la vie politique.
L’émergence de figures féminines fortes
Pourtant, pour la députée France Insoumise Alma Dufour, tout n’est pas perdu. Cette dernière souligne que des figures féminines fortes émergent à gauche, comme Clémence Guetté, Clémence Autain ou encore Marine Tondelier. Leur engagement et leur leadership montrent que la voie vers une véritable égalité politique est possible, à condition que nous continuions à soutenir et à promouvoir les voix des femmes dans tous les domaines de la société.