Ce 17 mai 2025, la capitale belge a vibré aux couleurs de l’arc-en-ciel à l’occasion de la Brussels Pride, organisée comme chaque année à l’occasion de la Journée Internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie. Cette journée symbolise une lutte pour la reconnaissance des droits LGBTQIA+, et a été marquée par la victoire de l’initiative citoyenne européenne demandant l’interdiction des thérapies de conversion.
Les marches des fiertés en Europe
En octobre 2024, la Brussels Pride a été officiellement ajoutée à la liste du patrimoine culturel immatériel de la Région de Bruxelles-Capitale et devient ainsi la deuxième Pride au monde à bénéficier d’une telle reconnaissance institutionnelle après Amsterdam. Le thème de l’édition de cette année, « Unite, time to protect our rights » (« Unissons-nous, il est temps de défendre nos droits ») résonne fortement dans un contexte européen marqué par des reculs inquiétants.
Si la fierté est célébrée dans de nombreuses capitales européennes – le 21 juin à Lisbonne, le 28 juin à Paris et Dublin, le 26 juillet à Berlin, le 2 août à Amsterdam –, la Pride de Budapest a, quant à elle, été interdite par le Parlement hongrois. Une décision dénoncée comme une « violation scandaleuse des droits fondamentaux » par Viktoria Radvanyi, présidente de la Marche des fiertés hongroise, présente à Bruxelles pour alerter les institutions européennes et exiger des sanctions à l’encontre de la Hongrie.
Une avancée citoyenne : vers une interdiction des thérapies de conversion en Europe ?
La date du 17 mai 2025 a également clôturé une initiative citoyenne européenne cruciale : celle portée par l’association ACT LGBT pour l’interdiction des thérapies de conversion dans l’Union européenne. Ces pratiques, « qui visent à modifier ou à supprimer l’orientation, l’identité ou l’expression sexuelle d’une personne lorsqu’elles ne sont pas conformes à la norme dominante perçue », sont encore tolérées dans plusieurs États membres, malgré leur nocivité avérée.
Lancée en janvier 2024, l’initiative a récolté 1,2 million de signatures provenant d’au moins sept pays de l’UE, seuil nécessaire pour qu’elle soit recevable par la Commission européenne. Ainsi, conformément au Traité de Lisbonne, la Commission est tenue d’examiner cette initiative. Toutefois, elle n’est pas obligée d’y donner suite. Si Ursula von der Leyen a mandaté la commissaire européenne à l’égalité Hadja Lahbib pour préparer une stratégie LGBTQI+ post-2025, aucun engagement formel n’a encore été pris quant à l’interdiction des thérapies de conversion.
Malgré cette incertitude, l’espoir est présent. Mattéo Garguilo, étudiant français de 21 ans à l’origine de l’initiative, y voit une nécessité : « Si nous avons réussi à mobiliser un million de personnes en Europe, la Commission ne pourra pas s’échapper », confie-t-il. Hadja Lahbib a par ailleurs apporté un soutien en qualifiant ces pratiques de « honteuses » et de « dangereuses », qui peuvent conduire jusqu’au suicide.
Une fois la vérification des soutiens effectuée par les autorités compétentes de chaque Etat membre, la Commission disposera d’un délai de six mois pour publier une réponse formelle. Elle devra aussi expliquer clairement pourquoi elle choisit, ou non, de proposer une nouvelle loi européenne en réponse à l’initiative citoyenne.
POUR LA SOLIDARITE – PLS suivra ces avancées et espère que l’Union européenne répondra avec fermeté en interdisant enfin ces pratiques contraires aux droits fondamentaux.