La couverture médiatique de l’immigration polarise les opinions

Les médias français au service d’une idéologie ?

Entre 2013 et 2017, les chaînes de télévision françaises ont intensifié leur couverture de l’immigration, attisant un débat politique déjà houleux. En tête de cette offensive médiatique, CNews, propriété du milliardaire Vincent Bolloré, s’est particulièrement démarquée. Une étude diffusée par Médiapart, révèle des chiffres particulièrement préoccupants : en 2023, les termes « islam » et « immigration » étaient présents 335 jours sur 365 sur les bandeaux-titres de la chaîne. Autrement dit, il n’y a presque pas une journée sans que la chaîne ne cible une religion minoritaire, dont les croyant⋅e⋅s subissent déjà des discriminations. Cette surexposition médiatique n’a pas seulement entretenu les préjugés existants ; elle a radicalisé les positions, transformant des individus modérés en partisans de positions plus extrêmes. Les conclusions de l’étude du CEPII révèlent que la simple mention de l’immigration peut suffire à diviser les opinions : même les interventions de « fact-checking », censées être neutres et objectives, peuvent contribuer à cette polarisation.  Ainsi, la manière dont ce sujet est traité par les médias mérite une réflexion approfondie et une grande prudence, car chaque fois que l’immigration occupe le devant de la scène médiatique, les clivages anciens se réactivent et les débats télévisés se transforment en arènes de confrontations idéologiques intenses. 

Un pouvoir dangereux qu’il convient de surveiller

Cette polarisation des opinions s’érige comme rappel cinglant du pouvoir des médias traditionnels, et de leur l’impact profond sur la formation et la consolidation des opinions publiques à long terme. Les journaux télévisés, étant la principale source d’information politique, ils ont une responsabilité immense dans la polarisation des opinions – une responsabilité qui ne doit pas être sous-estimée. Les faits sont clairs : les médias traditionnels, par leur traitement sensationnaliste de sujets sensibles, polarisent les opinions et sont à même de détruire du tissu social. C’est d’autant plus préoccupant qu’en France, 9 milliardaires détiennent plus de 90% des médias privés. Il est impératif de réclamer une presse libre, équilibrée, et responsable : une presse qui informe sans manipuler, qui éclaire sans attiser la division, en somme, une presse respectueuse des droits humains l’esprit de fraternité.

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