En juillet 2025, la Haute Autorité de Santé (HAS), autorité publique française scientifique indépendante, a publié des recommandations de bonnes pratiques pour la prise en charge des personnes trans majeures. Ce rapport, commandé en 2021 par le ministère de la Santé, est le fruit d’une longue mobilisation des militant·e·s engagé·e·s dans la défense des droits des personnes trans.
Vers une dépsychiatrisation dans la prise en charge
Comme le souligne l’étude FoReST de l’association OUTrans, les difficultés rencontrées par les personnes trans dans l’accès aux soins sont nombreuses.
Les recommandations de la HAS concrétisent la dépsychiatrisation des transidentités en affirmant que « l’identité de genre ne doit pas faire l’objet d’une évaluation psychiatrique spécifique ». Cette position, qui fait suite à la décision de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en 2022 de retirer les transidentités de la classification des troubles mentaux, constitue une avancée majeure. Elle met en avant l’autodétermination et intègre la transition dans le champ de la santé sexuelle et reproductive.
Avec les bonnes pratiques conseillées, la HAS facilite l’accès aux actes médicaux d’affirmation de genre, qu’elle considère comme « un enjeu vital en termes de bien-être, d’image de soi, de vie personnelle, de santé globale et aussi de vie sociale ».
Enfin, les recommandations reconnaissent l’apport essentiel des associations communautaires trans et conseillent aux professionnel·les de santé d’orienter les personnes concernées vers ces structures lorsque nécessaire.
Un long parcours vers l’autodétermination complète
Au-delà de la dépsychiatrisation, les luttes pour que l’interruption volontaire de grossesse (IVG), la contraception, la procréation médicalement assistée (PMA) ou la transition soient réellement accessibles et prises en charge de manière adaptée doivent se poursuivre.
De plus, les recommandations actuelles ne concernent que les personnes trans majeures. L’association OUTrans rappelle que « faute de recommandations spécifiques pour les personnes mineures, les pratiques actuelles doivent perdurer dans une approche non psychiatrisante ».
Les associations de soutien aux personnes trans saluent le travail scientifique rigoureux de la HAS, qui s’appuie sur la réalité des vies des personnes trans et non sur les fantasmes propagés par les activistes anti-trans, qui ont tout fait pour empêcher un travail serein à travers des attaques incessantes. Il est désormais du devoir des pouvoirs publics de se saisir de ces recommandations afin de garantir un accompagnement médical effectif, complet et adapté aux personnes trans.