Réforme Historique : L’Allemagne Simplifie le Changement d’Identité de Genre
Le Bundestag allemand a adopté une législation révolutionnaire visant à simplifier le processus pour les personnes transgenres, intersexes et non-binaires de changer leur nom et leur identité de genre dans les registres officiels. Cette loi, soutenue par la coalition tripartite du chancelier Olaf Scholz et le Parti de la Gauche, a été approuvée par 374 voix contre 251.
La loi actuelle en Allemagne, appelée « loi sur les transsexuels », exige des évaluations d’expert·e·s et une décision de justice pour toute personne souhaitant changer de genre. Les opposant·e·s critiquent ce processus comme étant intrusif, obligeant les demandeur·euse·s à subir des évaluations psychologiques et des questions souvent intimes.
La nouvelle législation, connue sous le nom de loi sur l’autodétermination, permettra ces changements de manière beaucoup plus simple, éliminant les obstacles psychologiques et judiciaires. Nyke Slawik, députée écologiste et elle-même femme transgenre, a exprimé au parlement l’importance de cette réforme pour la dignité des personnes transgenres. Sven Lehmann, commissaire du gouvernement aux LGBTQ+, a ajouté que « la loi sur les transsexuels » avait causé des souffrances pendant plus de 40 ans et qu’il était temps d’y mettre fin.
Sous la nouvelle loi, les personnes pourront changer leur nom et marqueur de genre en informant les bureaux d’enregistrement trois mois à l’avance. Pour les personnes de moins de 14 ans, seul·e·s leurs représentant·e·s légaux·ales pourront déposer une demande. Les personnes de plus de 14 ans pourront le faire elles-mêmes avec l’approbation de leurs représentant·e·s légaux·ales. En cas de désaccord, un tribunal familial pourra intervenir si le changement ne va pas à l’encontre du bien-être de l’enfant.
Les critiques de la loi, principalement issues des partis conservateurs et d’extrême droite comme l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), craignent des abus possibles et des bouleversements familiaux. Cependant, beaucoup reconnaissent que les évaluations intrusives actuelles doivent être supprimées.
Nouvelle Loi en Suède : Simplification du Changement de Genre et Abaissement de l’Âge Minimum
Parallèlement, en Suède, une loi similaire a été adoptée pour abaisser l’âge minimum légal pour changer de genre de 18 à 16 ans et simplifier l’accès aux interventions chirurgicales. La proposition, approuvée par 234 voix contre 94 au parlement suédois, a suscité un débat intense dans le pays.
La Suède, pionnière en matière de réassignation de genre depuis 1972, voit cette nouvelle loi comme une avancée nécessaire pour permettre l’autodétermination et simplifier les procédures. Johan Hultberg, député du parti Modéré, a souligné que cette loi, bien qu’inaperçue par la majorité des Suédois·es, fera une grande différence pour de nombreuses personnes transgenres.
Les nouvelles lois, en vigueur à partir de juillet 2025, réguleront les procédures chirurgicales et administratives de changement de genre. Les jeunes de 16 à 18 ans auront besoin de l’approbation de leurs parents, d’un médecin et du Conseil national de la santé et du bien-être. Une procédure plus rapide et sans diagnostic de « dysphorie de genre » est prévue, bien que les interventions chirurgicales majeures resteront limitées à partir de 18 ans et certaines à 23 ans.
Ces réformes en Allemagne et en Suède reflètent une tendance croissante en Europe vers la reconnaissance des droits des personnes transgenres, intersexes et non-binaires. D’autres pays, comme l’Espagne, ont également adopté des lois similaires, facilitant le processus de changement d’identité de genre.
Ces changements législatifs marquent une étape cruciale vers l’égalité et le respect des droits des personnes LGBTQ+, malgré les débats et les résistances politiques. Les nouvelles lois offrent une lueur d’espoir pour une société plus inclusive et respectueuse des choix individuels en matière d’identité de genre.
