Vendredi 8 août, Benjamin Netanyahou annonçait son nouveau plan de sécurité pour « vaincre » le Hamas. Dans cette escalade dramatique de la violence à Gaza, la population tente de survivre entre les bombardements et la famine. Si, au sein de l’Union européenne, les divisions sur la question palestinienne sont nombreuses, certains pays assument enfin une position critique vis-à-vis d’Israël.
La stratégie de contrôle de Gaza selon Israël
Dans la nuit du 7 au 8 août, le cabinet de sécurité israélien a approuvé le plan militaire de Netanyahou. Celui-ci a par la suite affirmé dans une interview qu’il souhaite « prendre le contrôle » de la bande de Gaza, tout en assurant qu’Israël ne voulait ni « gouverner », ni « garder » le territoire.
Ce plan préoccupant implique notamment une évacuation massive des civils de la ville de Gaza afin de permettre le lancement d’une offensive militaire terrestre. Dans un contexte où la survie de deux millions de palestinien·ne·s dépend de l’aide humanitaire et où la plupart des terres sont ravagées, cette décision floue sur le devenir d’une population contrainte de se déplacer inquiète.
Les prises de positions des états européens
Face aux nouvelles initiatives du gouvernement israélien, le manque de consensus au sein de l’Union européenne met en évidence des divisions internes profondes. Toutefois, certains pays ont réagi aux dernières annonces.
Le chancelier allemand, Friedrich Merz, a annoncé la suspension des exportations d’armes vers Israël, susceptibles d’être utilisées à Gaza. Cette prise de position fait écho à la décision récente d’un tribunal belge, qui a ordonné le blocage d’un conteneur d’équipements militaires dans le port d’Anvers et interdit tout futur transit vers Israël.
La Slovénie, quant à elle, a refusé l’entrée de deux ministres israéliens d’extrême droite en juillet 2025. En juin 2024, elle avait déjà reconnu l’état de Palestine aux côtés de l’Espagne, de la Norvège et de l’Irlande. De plus, malgré les pressions de l’OTAN et des États-Unis, Ljubljana a soumis à référendum la question de l’augmentation des budgets militaires, marquant sa volonté de défendre ses principes face aux pressions extérieures.
Une inaction au niveau européen
Au niveau de l’Union européenne, aucune sanction n’a été prononcée, malgré la reconnaissance par la Commission elle-même de violations du traité entre Israël et l’UE. Selon les politologues Pascal Boniface et Elena Aoun, cette inertie s’explique à la fois par l’histoire et par le soft power israélien.
Pour des pays comme l’Allemagne ou la France, un sentiment de culpabilité lié à la Shoah freinerait toute condamnation ferme des actions d’Israël. Par ailleurs, l’extrême droite européenne instrumentalise la question pour soutenir Israël par islamophobie.
La Hasbara, doctrine israélienne de communication extérieure, jouerait également un rôle : « Israël a développé des sortes d’ambassadeurs civils, c’est-à-dire des européen·ne·s formé·e·s au narratif israélien, qui le relaient dans les milieux politiques, économiques, sportifs ou artistiques », explique Elena Aoun. La Hasbara est également accusée par certain·e·s militant·e·s d’entretenir la confusion entre antisionisme et antisémitisme.
Face à la crise humanitaire et à l’impasse diplomatique, les opinions publiques exigent une position claire et cohérente. Si l’Europe veut réellement jouer un rôle actif dans la construction d’une paix juste, elle doit s’engager fermement en faveur d’une solution équitable et équilibrée au conflit.