En France, Emmanuel Macron a réaffirmé sa volonté « d’interdire les réseaux sociaux aux moins de 15 ans » si aucune mesure n’était prise au niveau européen « dans les prochains mois ». Cette déclaration fait écho aux nombreuses alertes concernant les effets néfastes des réseaux sociaux, accusés de contribuer à l’augmentation de l’anxiété, de la dépression et des comportements violents chez les jeunes.
Une protection nécessaire face à un constat européen alarmant
Dans un rapport publié en juin 2025, la fondation KidsRights alerte sur le lien entre la dégradation de la santé mentale des enfants et leur usage excessif des réseaux sociaux. Les algorithmes de ces plateformes sont également mis en cause, car ils favoriseraient la désinformation et inciteraient à la haine.
L’exposition prolongée des jeunes à ces contenus présente un risque important pour leurs capacités cognitives. En Europe, 13 % des enfants auraient un usage compulsif et potentiellement addictif des réseaux sociaux.
Un débat européen autour de la protection des données
Actuellement, la France, l’Espagne et la Grèce soutiennent l’instauration d’un âge minimum pour accéder aux plateformes numériques. Toutefois, la mise en œuvre de ce contrôle soulève des inquiétudes liées à la protection des données personnelles. Les solutions techniques restent à développer. L’idée d’un tiers de confiance capable de vérifier l’âge sans divulguer l’identité de l’utilisateur ni le contenu consulté est évoquée comme une piste possible.
En revanche, des outils comme la reconnaissance faciale sont largement écartés, car jugés trop intrusifs et attentatoires à la vie privée.
Dans une tribune publiée par Euronews le 27 juin 2025, 21 ministres de l’Union européenne – dont les Françaises Clara Chappaz (Intelligence artificielle et Numérique), Catherine Vautrin (Travail, Santé, Solidarités et Familles) et Élisabeth Borne (Éducation nationale, Enseignement supérieur et Recherche) – ont appelé à l’adoption d’une nouvelle réglementation commune. Ce mois-ci, la Commission européenne devrait présenter une solution technique pour le contrôle de l’âge sur les services numériques, tout en garantissant la protection des données personnelles.
Face aux risques encourus par les mineurs, la protection de ces derniers en ligne doit devenir une priorité politique. Une réponse coordonnée au niveau européen est indispensable pour mettre en place des mesures efficaces, conciliant exigence de contrôle et respect de la vie privée.