Le harcèlement de rue: un phénomène de masse
Le rapport du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes rapporte que 100% des femmes âgées de 18 ans ou plus ont déjà été victimes de harcèlement de rue. Quelques témoignages sont relayés dans le document et décrivent les sifflements, les regards insistants ou encore les gestes à connotation sexuelle. Ces comportements engendrent un sentiment d’insécurité chez les femmes, qui se sentent vulnérables face à ces violences. Cela les amène à adapter leur comportement: tenues sobres, itinéraire adapté, marche rapide. Les femmes en viennent à tenter de s’effacer de l’espace public afin de ne pas se retrouver exposées aux comportements agressifs de certains hommes. Pourtant, peu de chiffres officiels existent face à ce phénomène. Le harcèlement de rue est délicat à chiffrer, si ce n’est à travers des enquêtes de victimation comme celle menée par le HCEFH.
Des solutions existent
Le HCEFH s’inspire d’initiatives qui existent dans d’autres pays pour proposer des solutions aux pouvoirs publics et aux sociétés de transport. Cela peut passer par des campagnes de sensibilisation, avec par exemple la mise en place de panneaux d’affichage dans les transports publics, comme ceux qui existent dans le métro de New York, des messages audio diffusés dans les rames, ou encore faciliter le signalement de ces comportements, via internet ou par l’appel à une ligne dédiée. Les réseaux de transport peuvent aussi adapter leur offre, en permettant, comme au Québec, aux femmes seules de descendre entre deux arrêts de bus. Par contre, le HCEFH déconseille le recours à des espaces réservées aux femmes. En effet, celles qui refuseraient de recourir à ce dispositif pourraient être considérées comme des « provocatrices » si elles venaient à utiliser les rames classiques.